Ça va être grandiose

transcender éternité Jun 24, 2022

Les messages que nous échangeons mon fils envolé et moi ont vocation à être partagés.

Voici celui du 7 juin 2022 :

22 mois.

C'est étrange, je ne trouve le temps ni long, ni court.

Ta vie s'est suspendue dans l'éternité il y a 22 mois, la mienne dans un éternel présent où s'évapore la notion du temps qui passe.

Juin, le mois de ta naissance.

Dans dix jours tu aurais eu trente ans, une belle dizaine fêtée joyeusement.

Nous allons nous réunir au jardin pour l'anniversaire de ton frère, qui, lui, est du 22.

Nous célébrerons sa bougie de plus et ta dizaine envolée dans l'éternité à l'ombre du noisetier, cet arbre immense imprégné de votre enfance, de nos rires, de ta mort.

Là, où depuis 26 ans nous nous retrouvons pour toutes nos fêtes.

Là, où nous étions rassemblés autour de ton cercueil pour la cérémonie funéraire avant de monter au cimetière.

Là, où nos voix tremblaient d'émotions pendant que nos larmes glissaient doucement le long de nos joues alors que nous disions tes éloges funèbres.

Là, où la joie résonne et vibre encore et toujours, car ta mort ne l'a pas anéantie, mais lui a donné la saveur précieuse d'un mets délicat et exquis.

22 mois où certains jours je me demande s'il est encore possible d'étirer le temps et de continuer à vivre avec cette réalité surprenante de la disparition pure et simple de ton corps de notre paysage terrestre.

22 mois où les signes évidents de ta vie invisible viennent m'émerveiller régulièrement, sans pour autant effacer tous les fragments de doute qui me hantent parfois.

22 mois où j'apprends une nouvelle couleur du bonheur, celle qui n'est teintée d'aucune circonstance extérieure, mais simplement pigmentée de la pure joie intérieure.

22 mois où, par mon choix de la gratitude, j'ai modifié la trajectoire du deuil que je vis, et, alors que j'aurais pu sombrer au fond d'un océan de pleurs, je me suis laissée portée par la vague intense de ta mort qui me soulève vers l'espace de conscience multidimensionnelle où je navigue aujourd'hui.

22 mois où l'éternité me paraît très longue par moments alors qu'elle est un espace hors du temps.

22 mois que ta mort m'apprivoise depuis que le 7 août 2020 son regard a plongé son dard dans mes yeux et m'a littéralement éclairée.

22 mois que je déballe ce drôle de cadeau de ta mort, plein de surprises inédites, des plus inconfortables au plus réjouissantes.

22 mois que mon corps me réclame de vivre encore plus intensément.

22 mois que ta mort m'invite à écrire quotidiennement.

22 mois que tu m'appelles à monter en puissance.

22 mois.

Je me vois soudain écrire le 7 août 2042, "22 𝘢𝘯𝘴… "

Je laisse mon récit futur en points de suspension car tu me l'as dit en réponse à ma question de février dernier

- C’est quoi la suite Louis ?

- 𝘈𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥𝘴, 𝘔𝘢𝘮𝘢𝘯, ç𝘢 𝘷𝘢 ê𝘵𝘳𝘦 𝘨𝘳𝘢𝘯𝘥𝘪𝘰𝘴𝘦.

22 mois et c'est déjà immense.

Merci Fils de l'éternité.

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